Je suis en couple libre, et vous ?
Un titre pour le moins accrocheur, non ?
C’est normal, je reçois aujourd’hui Audren – rencontré dans les commentaires de mon article sur les sites de rencontres extra-conjugales – afin de nous expliquer son statut marital un peu particulier : le « couple libre ».
Audren est l’auteur du blog « Les Fesses de la crémière », que je suis activement depuis que j’y ai lu des réflexions très pertinentes sur le couple. D’ailleurs, vous avez dû voir passer quelques-uns de ses posts si vous me suivez un peu sur les réseaux sociaux.
Par ailleurs, il illustre systématiquement ses billets avec de fameux dessins de son cru… et je dois dire que cela a fini de me séduire complètement ^^ !
Donc, ni une ni 2, je lui ai proposé une petite interview chez Belleblonde !
L’interview d’Audren, Monsieur « couple libre »
Bonjour Audren et merci d’avoir accepté mon invitation ici.
Pour commencer, peux-tu te présenter un peu ? Genre tu fais quoi dans la vie qui te permet de réaliser d’aussi belles illustrations ?
Alors bon mon état-civil dit que j’ai 39 ans mais il faut le savoir (à part les cheveux).
Je suis en couple depuis mon bac avec celle qui m’a pris pour époux 5 ans plus tard. Je me suis d’ailleurs souvent demandé si les invités prenaient des paris dans notre dos quant à la longévité de notre mariage quand on s’est dit oui à l’église à 22 ans.
Quant à ce que je fais dans la vie, ça n’a rien à voir avec le dessin. Je suis ingénieur R&D dans l’aéronautique et le spatial – mon boulot de tous les jours (à part trouver des crédits de recherche) c’est la simulation numérique et les mathématiques appliquées.
Le dessin, le graphisme, la photo, la typographie, le webdesign, l’écriture, la traduction, c’est juste mon dada depuis genre toujours. Et depuis que je me suis acheté une tablette graphique, je peux faire semblant que je sais dessiner pour de vrai.
Moi : Audren m’a gentiment dessiné la Marylin qui trône en haut de ce blog. Pas mal, non ?
J’ai lu sur ton blog que tout a commencé lorsque tu t’es rendu compte que ta chère et tendre avait une aventure extra-conjugale. Peux-tu nous refaire la chronologie de tes réactions, si tu veux bien ?
Moi : Parce que moi, si on me demande, dans une même situation, je pense que j’aurais juste grimpé aux rideaux… !
En fait, il y avait eu quelques précédents plus ou moins mineurs. Le premier ayant eu lieu quelques mois avant notre mariage. Je pense donc que je m’y étais déjà un peu fait psychologiquement.
Pour le dernier épisode, le vrai gros, celui qui a précipité la mutation vers le couple libre, c’est raconté un peu dans cet article.
En résumé, disons que je suis tombé sur un sms étrange en prenant son téléphone pour passer un coup de fil ou trouver le dernier appelant (c’était à l’époque le seul téléphone portable du foyer, et aussi son téléphone pro, donc pas encore un espace strictement privé).
Le message, en provenance d’un très bon ami à nous, n’était pas compromettant mais carrément hors de propos. J’ai ensuite un peu fouillé en cachette et j’ai eu vite fait de trouver des messages bien plus explicites qui ne laissaient aucun doute. J’avais eu honte de fouiller (et j’ai réussi à arrêter, même si c’est super super tentant) mais au moins j’étais fixé — je n’étais pas en train de me faire des films.
Emotionnellement, ça a été assez étrange.
D’un côté il y avait le conditionnement culturel qui me laissait penser que j’aurais raison de monter sur mes grands chevaux. De l’autre, je n’arrivais pas à sentir de jalousie (au sens possessivité). Je ne voyais absolument pas quel droit j’aurais sur son corps.
Elle sort déjà quand elle veut pour faire ce qu’elle veut : pourquoi devrais-je m’émouvoir davantage selon qu’elle utilise sa bouche pour manger, ses pieds pour danser ou son cul pour baiser ?
Bon, en l’occurrence en plus, elle était très amoureuse de ce garçon — ça c’était un peu plus difficile à négocier psychologiquement. Heureusement, ça faisait un ou deux mois que je la sentais super épanouie, super belle, et que je me sentais plus choyé et désiré que les années précédentes, donc à aucun moment je n’ai douté de l’amour et du désir qu’elle avait pour moi.
Je ne tiens pas à savoir qui de sa libido ou de son infidélité était l’oeuf ou la poule. En revanche j’ai tout de suite senti qu’une réaction impulsive de ma part aurait justement pu tuer la poule aux oeufs d’or.
Et donc j’ai tourné tout ça dans ma tête pendant au moins une semaine avant d’aborder le sujet un soir au restaurant.
A ce moment là, je savais déjà où je voulais en venir : qu’on se ménage des espaces de liberté strictement personnels en marge de notre projet de couple, sans qu’il faille se cacher ni culpabiliser. Et on a très vite été d’accord.
L’étape suivante a été de savoir si elle était aussi peu jalouse que moi. J’ai poussé intérieurement un grand ouf de soulagement le jour où j’ai pu vérifier que c’était le cas.
Donc finalement, vous partez sur un concept « d’union libre ». Comment faites-vous concrètement ? Le lundi, c’est ma soirée, le jeudi c’est la tienne… ?
Moi : Nan parce que franchement, vu que vous avez des enfants et tout, je dois dire que je ne pige pas du tout comment ça peut être viable. Mais je dois être vraiment bornée, sans doute….
Je préfère dire « couple libre » parce que dans le langage courant, l’union libre c’est juste un couple classique non marié (synonyme de concubinage), et l’exclusivité sexuelle fait le plus souvent partie des présupposés.
Alors côté logistique, c’est simplissime pour moi : je dois de toute façon m’absenter pour le boulot un ou deux soirs par semaine. Il m’est arrivé de décaler mon programme pour une belle de nuit, mais nettement moins souvent que pour une réunion de travail.
De son côté c’est simple aussi, en théorie : elle me dit simplement qu’elle ne sera pas là ce soir / cette nuit.
Plus elle me prévient tard, plus j’ai du mal à m’endormir (genre comme l’autre jour où elle m’a prévenu à 23h au moment où on allait se coucher). J’ai pu cependant vérifier que mon inconfort est indépendant de la raison de son absence, puisque je m’endors tout aussi mal quand elle me laisse en plan pour aller réconforter sa soeur ou finir des dossiers à l’ordi.
Il y aurait moins le côté improvisation si son amant était aussi en couple libre – peut-être un jour…
Et il n’y a jamais de rancœur entre vous ? De jalousie ? De manque affectif…?
Certainement pas de rancoeur.
Côté jalousie, peut-être une pointe, et encore. De manque affectif, pas non plus. A part un jour de temps en temps où je suis crevé et j’ai besoin d’être chouchouté et qu’elle a la tête ailleurs ce jour là. Mais c’est pas souvent et puis heureusement on peut en parler.
Une chose qui aide beaucoup, c’est le côté « émancipation » qu’on y gagne, en étant en couple libre – on n’a pas à attendre que l’autre soit tout pour nous, et en retour on n’a pas non plus besoin d’être tout pour l’autre.
Je me guéris un peu du côté fusionnel dans lequel je m’étais un peu trop complu.
J’imagine que « ta Reine » – comme tu l’appelles – est au courant de l’existence de ton blog. Ça lui plait que tu parles ouvertement de ce concept ?
Elle est au courant mais je crois qu’elle ne le lit pas.
De nombreux articles sont issus de discussions qu’on a ensemble, donc elle n’y découvrirait pas forcément grand-chose. Mais elle comprend ma démarche. Je pense qu’elle ressent un peu comme moi l’hypocrisie autour de la fidélité conjugale et de l’exclusivité sexuelle.
Probablement plus que moi d’ailleurs, puisque son autre chéri serait nettement plus disponible si sa femme à lui finissait par comprendre qu’elles ne sont pas rivales, et que le plaisir et le bonheur qu’il trouve ailleurs ne lui enlève rien à elle.
Bon et finalement, tu es fan des sites de rencontres. Ok. Tu es mandaté par Gleeden ou c’est juste parce que tu es fan de leurs services ?
Non, je ne suis pas fan.
J’aime bien, surtout parce que c’est grâce à gleeden que j’ai fait la plupart de mes rencontres.
Comme il est de bon ton de taper sur les grands méchants sites vénaux qui encouragent l’adultère, et comme j’aime bien prendre le contrepied des mécanismes de troupeau, je me suis permis de souligner deux ou trois aspects que j’avais bien aimés.
Je n’ai aucun accord particulier avec eux – seuls les articles que je publie de temps en temps sur leur blog sont relus par leur équipe éditoriale. Chez moi, j’écris rigoureusement ce que je veux.
Question subsidiaire : Tu dis qu’elle était « très amoureuse de ce garçon », mais affirmes n’avoir jamais ressenti de manque affectif (ou autre). C’est pareil pour toi, tu es capable d’être amoureux ailleurs ? Et si oui, comment gérer le manque du non-officiel ? Et le non partage de vie avec cet autre…?
Moi : Je ne sais pas, mais il y aurait largement de quoi perdre les pédales, là, non ?
Elle est toujours très amoureuse, pour autant que je sache. Et de lui, et de moi (mais évidemment pas de la même manière, 20 ans d’expérience feront toujours une certaine différence).
Paradoxalement, la langue française manque de mots pour l’amour. Disons que lui elle le veut fort et moi elle m’aime profondément.
Je précise ça parce qu’avec un seul mot « être amoureux », on a l’impression qu’il n’y a qu’un seul schéma et qu’une seule trajectoire :
passionnée -> cohabitante -> matrimoniale -> reproductive, etc.
Or il y a dix mille façons d’être amoureux, même si effectivement les débuts des coups de foudre ont tendance à se ressembler, en version fusionnelle gonflée d’hormones, d’obsession et aussi d’illusions.
Soit je suis un gros blasé, soit je suis encore trop accro à ma reine pour pouvoir me laisser obséder jour et nuit par une autre… Toujours est-il que le cas de figure ne s’est pas encore présenté mais que j’aimerais bien y goûter – jouer un peu avec le feu, moi qui suis toujours si « raisonnable ».
Tout ça pour dire que la réalité de mon polyamour (encore jeune, laissons-lui sa chance), c’est que j’arrive assez bien à ressentir beaucoup d’attirance pour quelqu’un et même une grande proximité de coeur, sans être obnubilé par l’absence, et même sans déprimer quand ça s’arrête (ma femme ne peut pas en dire autant — chacun son truc).
Et on arrive très bien tous les deux à faire que ces amours ne nous éloignent pas l’un de l’autre.
En tout cas, la vraie belle réalité du polyamour en général, c’est qu’on peut vivre simultanément plusieurs variantes de l’amour (par exemple le « wouaouw » et le « hmmmm »), sans avoir à décider lequel doit détruire les autres.
Cadeau bonux : quelques somptueux dessins d’Audren
Ben oui, moi j’les kiffe alors j’allais pas vous laisser partir comme ça !
Cliquez sur les miniatures pour agrandir
(c) 2013 – Les Fesses de la crémière
Alors, vous en dites quoi ?
En tout cas, merci infiniment Audren, d’avoir bien voulu éclairer ma lanterne… en espérant en avoir éclairé quelques-autres également…
Mais n’hésitez pas à poser vos questions si ce n’était pas le cas… d’ailleurs, les filles, vous avez vu : il cherche à ne plus être aussi « raisonnable », il y a un challenge à relever, là !
Pour rester dans l’ambiance…
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Oui, c’est vrai que les dessins sont magnifiques !
Après, concernant le style de vie… heu… sans vouloir polémiquer, on dirait quand même que Madame a l’air plus dans le trip que Monsieur.
Et que limite Monsieur s’en accommode tant bien que mal, non?
Enfin, c’est comme ça que je le vois, moi, vu d’ici, en tout cas.
Ah.
Ben suis assez d’accord avec toi, mine de rien…
Audren, ton avis ?
Comme je t’ai déjà dit, il y a des jours où j’ai plutôt l’impression du contraire et que c’est moi qui en profite plus qu’elle, limite à me demander si je ne prends pas prétexte de son aventure pour aller trop loin…
Votre impression vient peut-être des codes culturels de l’amour, comme s’il fallait absolument que je déguise mes bonheurs en Souffrances du Jeune Werther pour qu’ils aient du sens. Je ne suis pas un romantique exalté, mais ça va bien, merci.
Hé, t’énerves pas Audren ^^ !
Et puis laisse ce pauvre Werther reposer tranquille…
On est p’têt juste des grosses jalouses, par ici, hein… ^^ !
non alors bon : je ne suis jamais énervé. Si j’ai l’air sarcastique ou grinçant, c’est toujours de l’humour.
Ahhhhh…. ouf ^^ !
Bonjour à tous,
Moi, je trouve ça très sympathique ce concept.
Maintenant, il est clair que ça ne pourra jamais marcher chez moi, Madame étant d’une jalousie maladive.
Rien que l’évocation de cet article la met en transes !
Sympa l’anonyme ^^ !
Et merci d’être venu(e), hein…
Et bien il ne faut pas s’arrêter au constat de la jalousie maladive. Maintenant il faut bosser à deux pour savoir d’où elle vient (sans que la question du couple libre soit forcément en ligne de mire, juste pour progresser et faire maturer la relation).
Sinon, c’est comme s’arrêter à un diagnostic de blondophobie sans chercher à comprendre ce qu’on a contre les blondes, d’où nous vient ce mépris ou cette aversion, et comment on pourrait faire pour arriver à supporter un monde où -qu’on le veuille ou non- les blondes sont une réalité.
C’est ça… sauf que de là à engager effectivement quelque chose, il y a comme qui dirait un monde.
Mais merci pour le conseil.
« Madame étant d’une jalousie maladive » : c’était exactement le cas de ma femme jusqu’à ce qu’elle ait une liaison extra-conjugale… et depuis nous sommes sur meme chemin qu’Audren et sa reine, certes aux balbutiements, mais tellement plus constructif et libérateur que les affres des psychodrames qui finissent mal. Travail d’équilibriste toutefois, mais qui dirait que l’amour « classique », les challenges du couple exclusif ne sont pas non plus un véritable exploit ?
Heu… ça m’intéresse, ça !
Comment, si elle était « d’une jalousie maladive », a-t-elle pu aller voir ailleurs ?
Je trouve ça un peu fort de café non ?
Tu nous racontes ?
ça fait envie…
La durée et la non jalousie mais bon..
Suis pas sûre d’en être capable.
Chacun son truc. Moi j’apprends, que ma partenaire me trompe, c’est plus ma partenaire.
Elle est reléguée parmi les personnes avec qui j’ai coupé les ponts, point, c’est pas négociable et ma décision est irrévocable.
Je m’engage pas avec quelqu’un pour être trahi.
Ben ouais, chacun son truc, en effet…
Moi je suis partie du principe que je ne préférais pas savoir, finalement. Et finalement, ça me va bien comme ça (du moins pour l’instant).
Il sufit de partir du principe que l’autre ne t’appartient pas. Depuis que ma copine et moi sommes conscient que ce n’est pas la fin de notre couple si ça arrive, bien au contraire, on est encore mieux ensemble qu’avant. Sans compter que le désir sexuel a décuplé. Mais il faut une base amoureuse et une envie de voir loin ensemble pour que ça fonctionne. Bien sur, par moment c’est dur, mais beaucoup moins qu’être obligé de mentir ou d’enfermer l’autre dans sa possessivité.
Merci Jojo pour ce commentaire !
Je suis tout à fait convaincue que ça doit effectivement stimuler le désir sexuel…
A côté de ça, pour l’instant – de mon point de vue – je préfère ne rien savoir, ça me semble plus simple à gérer.
Hey, ça tombe bien, j’en parle demain 😉
Hey !
Mais c’est doublement chouette comme nouvelle ça :
1/ Je croyais que tu me boudais (bon, c’est mon côté blonde qui s’exprime, cherche pas)
2/ ça m’intéresse d’avoir d’autres avis sur la question ^^
Non, je boude pas. Tu es toujours dans mon flux RSS. Après, si tu veux que je commente, il faut écrire des articles sur le couple libre, l’infidélité, le polyamour, l’égalité des sexes ou le sexe tout court 😉 (je suis assez monomaniaque)
Bises
A demain, alors
Je voulais dire « ton flux RSS est toujours dans mon agrégateur » – honni soit qui mal y pense.
Ben c’est-à-dire que quand je navigue trop dans les sphères traitant de sexe – ou des sujets voisins – on me traite de cochonne ou on vient m’insulter.
Donc, c’est sympa 5 minutes, mais point trop n’en faut quand même, hein…
Mais ça ne m’arrêtera pas pour autant si j’ai quelque chose à dire, ne t’inquiète pas ^^
A dem’s
PS : C’est bon de savoir que je suis dans ton flux (RSS), huhuhu…^^
Je viens à la peche aux info car je me demande si cette facon d apréhender la vie de couple ne nous aideraient pas au final à ce rapprocher. En gros je suis mariée, un enfant, et un deuxieme en route. mon mari et moi avons eut une aventure avec une de ses amie. en gros on c’est fait un trio… j’ai trouvé ca plutot sympa puis j’ai compris qu’elle était amoureuse de mon mari et là la jalousie est arrivé. un soir ils sont rentrés tous les 2 d’une soirée (moi de dormais) et elle lui a fait une f*lation. depuis de n’arrive plus à accorder ma confiance envers eux et plus rien ne ce passe.
Au final maintenant je me fait sans arret des films et j’imagine qu’ils fricottent dans mon dos et, ce qui me met le plus hors de moi, c’est pas le fait d’etre trompé, c’est le fait qu’il ne me dise rien! je crois que prefererait savoir tout ce qui ce passe, sans rentrer dans les details. et apres tout essayer de sortir du systeme de couple classique, s’amuser un peu, et mon faire la guerre a mon mari parce que je ne lui fait pas confiance. il ne me dira rien pour pas me blesser, et au final, je me fait du mal pour rien parce que j’envisage assez bien l’idée d’un couple libre. On est peut etre pas fait pour aimer qu’une personne!!!
Hello « No Comment »,
Et merci pour ton commentaire.
Malheureusement, n’étant pas moi-même adepte du principe – j’interviewais Audren principalement – je ne sais trop que te dire…
Je suis assez d’accord sur le fait que ça devrait aider à se rapprocher, normalement… mais encore faut-il arriver à adopter le concept, ce qui n’est pas encore mon cas.
Peut-être va faire un tour du côté de chez Audren, il aurait peut-être des idées ?
Bon courage en tout cas !
Bonjour, effectivement, c’est chez moi que vous trouverez le plus de matière à réflexion.
Dans votre cas, sans en connaître davantage, je dirais qu’il faut voir si le manque de communication de votre homme (et la perte de confiance qui en résulte) vient du fait que votre homme vous aime mais qu’il est convaincu (à tort) de vous perdre s’il reconnaît qu’il aime cette femme et qu’il veut continuer à vivre quelque chose avec elle tout en continuant à vivre (et coucher) avec vous — et dans ce cas là, il ‘suffirait’ de discuter à deux (ou trois) de couple libre et de polyamour, d’exposer vos craintes et vos attentes, pour peut-être trouver une manière de décoincer la situation ; ou bien le manque de communication vient du fait qu’en vrai, il a envie de partir complètement mais n’ose pas (se) l’avouer — et dans ce cas là, il n’y a pas grand-chose de mieux à faire que d’organiser intelligemment la séparation, de façon adulte (avant de se balancer des assiettes à la figure par-dessus les gamins qui n’y sont pour rien), mais sans trop se presser, puisqu’il y a un risque qu’il se croie dans le deuxième cas juste parce que c’est une phase passionnelle, et qu’il se rendre compte qu’en vrai il était dans le premier cas.
Le dialogue est la clé.
Il m’est arrivé un peu la même chose (sans le plan à trois), et c’est en parlant qu’on a tout arrangé.
Et merci Audren pour ton aide…
Pour ma part, j’aurais pu réagir comme Audren.
Sauf que ma femme m’ayant tellement rabâché qu’elle ne supporterai pas que je la trompe, que si elle le faisait, j’aurais du mal à passer outre.
Après, par rapport au fait que Audren dis que ça femme est amoureuse de l’autre homme (d’un amour différent, on est bien d’accord), c’est un truc où j’aurais plus de mal, je crois.
Que ma femme est du désir pour un autre mec que moi ça ne me dérangerai pas en soit (tant qu’elle en a toujours pour moi), mais qu’elle soit amoureuse d’un autre et qu’elle vive une double vie, j’aurais plus de mal, je crois.
Oui, moi aussi, je ne pense pas que j’en sois capable…
L’idée me plait mais je ne me sens pas prête pour ça (et mon homme encore moins).
Faut dire que ce n’est pas vraiment un mode de vie, habituelle dans notre société.
Il est donc difficile de voir la vie comme ça.
Il est plus simple (par ce qu’on a appris) de se dire que l’on ne peut vraiment aimer et être qu’avec une seule personne à la fois.
Et pourtant, quasi tout le monde fantasme sur plein d’autres personnes sans jamais passer à l’acte (parce que ça ne se fait pas)
T’es sûr de toi, là (qu’on ne passe pas à l’acte) ?
bon ok, certain passe à l’acte 🙂
Mais pas tous (en tout cas pas moi :p)
Ok, ok, tu fais ce que tu veux ^^
La question n’est pas tellement de savoir si on est prêt(e) ou non. La question est, pour beaucoup de gens (peut-être pas vous) : qu’est-ce qu’on fait quand l’autre tombe amoureux-se ou finit au lit avec quelqu’un d’autre, souvent sans vraiment l’avoir cherché, simplement parce que ces choses là ne se commandent pas toujours aussi bien que ce qu’on croit ? Y compris pour des gens en qui on pensait avoir toute confiance. Y compris sans aucune méchanceté ni intention de nuire. Parce que ce n’est pas parce qu’on est adulte qu’on est toujours 100% raisonnable ou responsable.
Il y a toujours la crainte que l’autre nous délaisse et se laisse complètement embarquer dans cette histoire. Et dans ce cas, je ne crois pas qu’il y ait grand monde (y compris moi) qui puisse juste rester à faire la potiche quand l’autre n’y est plus du tout. Mais si ce n’est pas le cas, et si l’autre arrive à nous témoigner toujours (presque) autant d’amour et d’attention, qu’est-ce que ça veut dire « ne pas être prêt-e ? »
C’est une question ouverte…
Je pense qu’au début de notre couple, j’aurai été capable de réagir comme toi.
Mais ma femme m’ayant tellement répété qu’elle ne me pardonnerai pas si je la trompé que si elle venait à le faire, j’aurai du mal à ne pas lui en vouloir.
Et je pense que tout ça dépend beaucoup du ressentit que l’on a sur la relation que l’on entretien.
Si l’un des deux se sent lésé, le couple ne tiendra pas.
« Ne pas être prête », en ce qui me concerne, signifie sans doute préférer attendre d’être obligée de faire un choix, si un jour la question se pose.
Comme toi lorsque tu as découvert que ta femme voyait quelqu’un d’autre.
Ce n’est sans doute pas la meilleure option, mais c’est pour l’instant celle qui me va…
Et parce qu’à la limite, si je ne sais rien – et que je ne devine rien, que je ne me sens pas en manque ou lésée – ça me va : je ne me pose pas de question.
Mais c’est un équilibre instable sans doute.
Comme la vie, de façon plus générale…
Je m’adapterai sûrement si un des paramètres change.
Moi et mon chéri on venait de rencontrer un mec assez sympa avec qui on a commencé à passer beaucoup de temps. Il se trouve que ce mec est polygame. Mon chéri voulait être polygame, mais moi je n’étais pas pressée pour diverses raisons. Puis finalement cet ami m’a poussée à devenir polygame aussi (le terme n’est pas des plus exacts, mais je le trouve plus joli ^^), et depuis je vis une relation avec lui. Nous avons tous les deux un amour « principal », mais nous nous aimons quand même, d’une façon différente.
Par contre, le souci, c’est que mon premier copain n’aime pas vraiment l’idée que je sois amoureuse de l’autre, du coup j’essaie de faire en sorte qu’il ne le voit pas trop. C’est parfois difficile de concilier mes deux copains, parce qu’on passe beaucoup de temps ensemble tous les trois, et que mon premier copain a tendance à se montrer un peu jaloux, mais on fait des progrès, et puis ce n’est que le début, il faut le temps de s’habituer aussi. Et puis mon premier copain n’a encore vu personne d’autre que moi, je me dis que ça ira encore mieux quand ce sera le cas.
Mais sinon, j’aime vraiment ce type de relation, il me paraît beaucoup plus naturel. Comme il est dit dans l’article, pour moi ça ne change rien qu’il passe son temps ailleurs à danser, boire ou baiser… J’ai l’impression que si mon copain est heureux de passer du temps avec quelqu’un d’autre, je devrais le laisser faire, et être heureuse pour lui ! De mon côté, j’ai jamais reçu autant d’amour et ça fait vraiment du bien 🙂
Hello Maymay,
Et merci pour ton commentaire intéressant !
Est-ce que tu aurais envie d’en parler un peu plus éventuellement ?
Genre dans une petite interview ?
Tiens-moi au courant 🙂
Comme j’aime lire ce genre de récit qui nous ressemble ! Mon mari et moi avons chacun un amant/maitresse depuis quelques temps. Par contre moi je ne me sens pas amoureuse de mon amant, je l’apprécie beaucoup, j’adore passer du temps avec lui et pas que pour le cul, mais mes sentiments pour lui ne ressemble en rien en l’amour que je porte à mon mari et je suis pas sur de pouvoir être amoureuse de 2 hommes. Par contre, je ne me sens pas capable d’avoir des relations qu’avec un seul homme. Comme évoqué dans les commentaires, je considère que mon homme ne m’appartient pas, si il est heureux de sortir avec des amis sans moi, comme passer du temps avec une autre femme, alors je suis heureuse aussi. Notre relation de couple n’en va que mieux que ce soit sur le plan émotionnel ou sur le plan sexuel depuis que nous sommes un couple libre.
Hello Cestquilà ^^
Merci pour ce commentaire !
Et ça fait longtemps que vous fonctionnez comme ça ?
De rien !!!
ça fait quelques mois seulement…
Notre relation est d’autant plus « original » que la maitresse de mon mari est une très bonne amie, elle est souvent à la maison, garde nos enfants de temps en temps et nous faisons aussi des trios ensemble ^^ (nous sommes libertins aussi ), une vrai réussite !
Par contre mon homme ne connaît pas mon amant, c’est un choix de sa part (mais les 2 sont au courant de la situation).
Si des couples sont dans une situation semblable, j’aimerai bien avoir des témoignage …
Ben écoute, si tu veux, je peux te proposer une interview ici – en mode anonyme – et tu auras certainement des commentaires ?
Sinon, tu peux lire les comm. au-dessus, ou aller jeter un oeil chez Audren.
Dis-moi si ça te tente ?
Oui pourquoi pas, dis moi ça se passe comment tes intererviews ?
Je t’envoie un mail, ok ?
ça marche ! ^^
Update : ma femme et moi sommes maintenant séparés. La confession est ici : http://lesfessesdelacremiere.wordpress.com/2015/02/02/pas-besoin-de-mourir-pour-faire-un-beau-mariage/
Contrairement à ce que certains voudront penser, ce n’est pas la non-exclusivité qui a conduit à la séparation. Mais contrairement à ce que d’autres voulaient me faire dire, le couple libre n’est pas non plus une recette miracle pour ne jamais se séparer. En tout cas, il m’en reste deux convictions centrales:
– mon histoire avec ma femme est loin d’être finie. Elle continue très différemment et on ne peut plus appeler ça un couple mais je pense que je serai encore longtemps amoureux d’elle d’une certaine façon.
– l’exigence d’exclusivité sexuelle et sentimentale dans un couple est maintenant devenue pour moi une aberration éthique. Ce qui ne veut pas dire que je serai forcément malheureux avec une seule partenaire – juste que je ne promettrai (et ne demanderai) jamais l’exclusivité de quoi que ce soit.
Merci Audren pour l’update 😉
(bien que je compte en parler un peu dans un prochain article)