La communication 2.0, un leurre ?

Ecrit le juin 23, 2014 dans Film, Humeur | 14 commentaires

Allez, j’ai failli écrire un article brillant sur la communication 2.0… sur l’angoisse que j’éprouve lorsque je constate que les gens n’arrivent plus à se parler autrement que par smartphones interposés.

Mais entretemps je suis tombée  sur une vidéo qui résume et illustre peu ou prou mon propos.

Du coup, vous n’aurez droit qu’à une traduction (ou peu s’en faut)… bande de petits veinards !

Lève les yeux de ton smartphone

Look up = lève les yeux (de ton smartphone)

 

« Look up » : « Levez les yeux » (de votre smartphone)

Voici donc la fameuse vidéo (en anglais) qui invite à lever les yeux de son smartphone :

 

 

Et une traduction en français

Bon, j’ai fait de mon mieux pour réaliser cette traduction de la vidéo « Levez les yeux » – surtout qu’en anglais, ça rime : c’est quand même ‘achement plus classe !

Donc n’hésitez pas à me le signaler si vous trouvez à y redire.

« J’ai 422 amis et pourtant là je me sens seul.

Je leur parle à tous chaque jour, mais aucun d’eux ne me connaît vraiment.

Mon problème provient de la grande différence qui existe entre regarder dans les yeux ou regarder un nom écrit sur un écran.

J’ai fait un pas en arrière, regardé autour de moi et réalisé que ce média que l’on dit « social » est tout sauf ça puisque quand nous ouvrons nos ordinateurs, c’est notre porte que nous fermons.

 

Toute cette technologie est juste une illusion de communauté, de compagnie, de faire partie de quelque chose… en fait, lorsque vous vous éloignez de cet appareil porteur d’illusion, vous vous réveillez dans un monde plein de confusion.

Un monde où l’on est esclave de toute cette technologie que nous avons créée, où nos informations sont vendues par un riche opportuniste cupide.

 

Un monde d’auto-promotion, où l’on s’intéresse principalement à soi-même et à sa propre image, où l’on se présente sous son meilleur jour, mais sans jamais aucune émotion.

Nous sommes ravis lorsque nous partageons une expérience, mais est-ce vraiment pareil si personne n’est là pour la vivre avec nous ?

Soyez là pour vos amis et ils seront là pour vous aussi.

Mais il n’y aura jamais personne, si vous comptez uniquement sur une communication collective.

 

Nous exagérons tout, cherchons à être adulés et prétendons ne pas nous apercevoir de notre isolement social.

Nous posons des mots les uns à la suite des autres, jusqu’à ce que nos vies en deviennent resplendissantes, alors que si ça se trouve personne n’écoute !

 

Être seul n’est pas le seul problème, permettez-moi d’insister : si vous lisez un livre, si vous peignez ou si vous faites de l’exercice, vous êtes productif et présent et non passif et reclus.

Vous êtes en éveil, attentif et utilisez votre temps à bon escient.

 

Donc quand vous êtes en public et commencez à vous sentir seul, mettez vos mains derrière la tête et restez éloigné du téléphone. Vous n’avez pas besoin de fixer votre menu ou votre liste de contacts : allez juste parler à quelqu’un, apprenez à exister en communauté.

Je ne supporte pas le bruit du silence du train de banlieue, où personne n’ose parler de peur de passer pour un dingue.

Nous devenons asociaux, cela ne nous satisfait plus de simplement nous engager avec quelqu’un, de le regarder dans le yeux.

Nous sommes entourés d’enfants qui, depuis leur naissance, nous ont regardé vivre comme des robots en pensant que c’était la norme.

Il y a peu de chance que vous deveniez le meilleur Papa si vous n’arrivez pas à vous occuper d’un enfant sans iPad.

 

Quand j’étais enfant, pour rien au monde je ne serais resté à la maison : j’étais dehors avec mes potes à faire du vélo. J’avais des trous dans mes pantalons et donnais de l’herbe à manger à mes genoux. On bâtissait notre QG là-haut dans les arbres.

Maintenant les parcs sont tellement calmes, ça me des frissons de ne voir aucun enfant dehors et des balançoires immobiles.

Il n’y a pas de saut, pas de jeu de marelle, pas d’église et pas clocher.

Nous sommes une génération d’idiots, muets avec leurs smartphones.

Alors lève les yeux de ton smartphone et éteins-le, pars dans les environs et profite pleinement d’aujourd’hui !

Une seule vraie interaction avec quelqu’un et tu verras la différence à être vraiment là.

 

Sois là au moment où elle t’envoie le regard dont tu te souviendras toujours une fois amoureux.

La 1ère fois qu’elle tiendra ta main, qu’elle t’embrassera tes lèvres, la 1ère fois que vous vous disputerez ;

La fois où tu n’auras pas envie de parler à la planète de ce que tu fais mais juste de le partager avec une seule et unique personne ;

La fois où tu vendras ton ordinateur pour pouvoir offrir une bague à celle de tes rêves devenue bien réelle.

La fois où tu voudras fonder une famille.

Le moment où tu tiendras pour la 1ère fois ta fille dans tes bras… et tombera amoureux une nouvelle fois ;

La fois où elle te tiendra éveillé toute la nuit alors que tu n’aspirais qu’au sommeil ;

Et le moment où tu balaieras tes larmes quand ton grand bébé abandonnera le nid familial.

Le moment où ta fille reviendra avec un petit garçon qu’elle te donnera à porter ;

Le moment où elle t’appellera grand-père et où tu te sentiras vraiment vieux ;

Le moment où tu feras le bilan de tout ce que tu as fait rien qu’en donnant de l’attention à ta vraie vie, et où tu seras heureux de ne l’avoir pas gâchée en regardant plutôt une invention ;

Le moment où tu tiendras la main de ta femme, où tu t’assiéras à côté de son lit, lui diras que tu l’aimes et déposeras un baiser au-dessus de sa tête ;

Où elle te murmurera doucement, dans un dernier battement de coeur, qu’elle est heureuse d’avoir été stoppée par ce garçon perdu dans la rue…

 

Mais aucun de ces moments n’arrivera jamais. Tu n’en auras vécu aucun.

Quand tu es trop occupé à regarder vers le bas, tu ne peux pas voir pas les chances que tu rates.

Alors lève les yeux de ton téléphone et fais taire ces affichages !

Nous avons une existence finie avec un nombre de jours limité. Ne les perds pas sur internet, car quand la fin arrivera il n’y aura rien de pire que les regrets.

Je suis aussi coupable que vous de faire partie de cette machination, de ce monde digital où nous sommes écoutés mais pas vus.

Où l’on tapote comme on parle et où l’on lit comme on chatte,

Où l’on passe des heures sans même se regarder.

 

Alors ne donne pas dans ce genre vie juste parce que c’est la mode,

Donne aux gens que tu aimes mais ne leur donne pas de « like ».

Déconnecte-toi de ce besoin d’être écouté et défini,

Sors dans le monde et laisse les distractions derrière,

Lève les yeux de ton téléphone, fais disparaître ce qui s’affiche, arrête de regarder cette vidéo et vis ta vie de la seule vraie façon qui soit. »

 

Et un grand merci à Sylv’, Rocco and Alex pour votre aide !

lève les yeux

Est-ce vraiment pareil si personne n’est là pour partager ?


Vous en pensez quoi, vous ?

Vous n’avez jamais observé ces gens qui déjeunent ensemble mais ne ne s’adressent pas la parole, ne se regardent pas tellement ils sont obnubilés par leurs réseaux sociaux favoris, leurs actualités immanquables ou leurs photos exceptionnelles à partager ?

Ces gens, c’est vous, c’est moi.

Alors quoi, on se transforme tous en robots maintenant, c’est vraiment ça ?

Personnellement, alors que je suis la 1ère à me jeter sur mes mails, mes notifications Facebook, Twitter, Instagram et autres, je ne trouve pas mes réactions particulièrement normales et saines.

J’ai même la crainte de voir un jour nos enfants oublier de se rouler dans l’herbe et ramener des jeans troués (bon, chez moi, ça va, on a encore un peu de marge…).

 

Mais l’exemple le plus flagrant que j’ai pu observer récemment, c’était 2 ados qui, après s’être envoyé 200 000 textos (minimum) et autres messages privés sur WhatsApp, Snapchat et consors se sont enfin retrouvés IRL (In Real Life = dans la vraie vie). Et bien, je vous le donne en mille, ils n’avaient strictement rien à se dire, ils étaient complètement figés, bloqués.

Est-ce vraiment anodin ?

Bon, ils ont sans doute fini par se décoincer – j’imagine, hein, je n’ai pas suivi la scène jusqu’au bout – mais ce spectacle était réellement navrant. Voire inquiétant.

Donc la communication 2.0 serait un leurre ? Un truc qui vous fait croire que vous êtes en contact avec tout plein de monde, alors qu’en fait vous êtes plus seul que jamais ?

 

Vous en pensez quoi, vous ?

 

 

14 Commentaires

  1. J’ai lu avec autant d’intérêt que d’amusement ce texte.
    Mais si je pense également que le virtuel est pratique et incontournable,il véhicule aussi un risque de « désapprentissage  » de la communication.
    Car la communication s’apprend par les proches et l’environnement, mais se désapprend par l’isolement (restez seul plus de deux jours sans un seul échange et constatez la difficulté à parler.
    A l’inverse qui n’a pas expérimenté, souvent lors d’un voyage où la proximité est plus forte que chez soi, cette sensation de bien-être : « ils sont sympas ici » ?
    La communication par le virtuel est souvent un leurre. Derrière tout ce système c’est LA PEUR DE L’AUTRE POUR DE VRAI qui s’insinue.
    Le pire étant que cette peur nous enchaine et nous rend malheureux!!!!

    • Wahhhhh !
      Merci Mo pour ce commentaire fourni !
      En effet, je partage tout à fait ton avis sur la PEUR de l’autre.
      Et c’est ça qui est le plus malheureux….

  2. D’un autre côté, c’est logique que lorsqu’ils se soient vu en vrai, il n’ai rien à se dire, s’il n’ont pas arrêté de se parler quand ils n’étaient pas ensemble.

    C’est d’ailleurs bien là le pb, les gens n’attendent plus de se voir pour se parler, on se dit tous tout de suite.
    Et quand on se voit, ben, on s’est déjà tout dis.

    Mais sinon, j’avais déjà donné un point de vu sur le sujet (il y a un moment déjà) http://chronique30aire.blogspot.com/2013/02/savoir-vivre-et-technologie.html

    • Ben non, je ne suis carrément pas d’accord avec toi, là, c’est tout l’inverse !
      Justement, la communication par texto/mail ne te donne qu’au max 20% du contenu de ta communication.
      Tout l’échange qui passe par les yeux, la posture, etc… manque.
      Ce qui génère d’ailleurs souvent des erreurs d’interprétation ÉNORMES.
      Et puis tu rates le contact avec l’autre, clairement.
      Je trouve ça triste que tu puisses penser avoir tout dit par mail ou SMS…

  3. Hello i`m 10 and my personal vīēw ís thîs:it’s completely true what the video says, and the first idea that comes to my mind if I don’t know something is“lets Google it » but I think social media is good as it’s a useful way to communicate with your friends and meeting new people. However,of the power this instant communication is atrocious(I’m an example); we can only think about computers and more computers and when we’re not using computers, it’s thinking about next time you can use a computer or what you’re going to say on Facebook or Twitter or whatever. only yesterday somebody’ i was playing with, literally fell asleep playing a video game! .sø I think that using a computer once in a while is OK būt not just spend 80% of our time using a screen and not be living breathing computers.

    Traducion:

    Bonjour, j’ai 10 ans et voici mon opinion: je suis complètement d’accord avec la vidéo et la première chose qui me vient à l’esprit si j’ignore quelque chose c’est » l’et’s Google it ». Mais je trouve que les réseaux sociaux sont un bon moyen de communiquer avec des amis et des s’en faire de nouveaux. Ceci dit, le pouvoir que cette technologie instantanée à donné est terrible. (J’en suis un exemple) nous ne pensons qu’aux ordinateurs et encore aux ordinateurs, et quand nous ne nous sommes pas devant un ordinateur, nous pensons à la prochaine fois que nous l’utiliserons ou ce que nous allons dire sur Facebook ou Twitter. Hier encore quelqu’un avec qui j’étais connecté sur la PS3 s’est carrément endormi sur le jeu vidéo! Donc je pense que c’est ok d’utiliser un ordinateur de temps en temps, mais pas passer 80% de son temps devant un écran ou de vivre, respirer ordinateur.

    • But that’s so true !
      And I’m really impressed to hear something like that coming from someone who’s only 10 years old !
      Tu m’as tuée sur ce coup-là ! T’es sûr que tu n’es pas un peu plus âgé que ça ??
      (And I do know you’re not, don’t worry ^^)

  4. Merci Marylin 😉
    Très bonne traduction, du reste.

    Tu connais mon avis sur le sujet. Je suis pro new tech et social media, mais je trouve triste les scènes où l’on se retrouve autour d’un verre… chacun sur son smartphone. J’ai fait de très belles rencontres et relations pro grâce aux réseaux, donc je suis très positive. Mais je ne veux pas en devenir dépendante.

    • Merci pour le compliment ^^ !
      Exactement, je partage tout à fait ton avis : c’est un outil extrêmement puissant, mais à utiliser à bon escient (que ça fait pompeux comme formulation…. 🙂 )

  5. Je souscris à 120% à ce texte écrit sans doute par un « senior » qui a connu l’avant et l’après si j’en juge par l’émotion avec laquelle il décrit « les choses de la vie ».

    Au-delà de l’aspect égocentrique, cette illusion de communauté peut être aussi un ogre qui dévore votre temps. Il faudrait assis sur le coin de l’écran un petit Jiminy Cricket pour rappeler : « Attention ! pendant que tu échanges des banalités qui vont s’envoler comme bulles de savon avec des « amis » qui n’en sont d’ailleurs pas vraiment, regarde autour de toi et profite d’un geste tendre, d’un bras tendu, échange un sourire avec ceux qui t’entourent pendant qu’il en est encore temps ».

    Sans « l’autre » de chair et de sang qui vibre, pleure, rit à nos cotés, nous ne sommes pas grand’chose. La communication n’est pas la relation.

    L’adulte se construit en grande partie sur ses souvenirs d’enfance ; que restera-t-il à celui qui n’aura pour tout viatique que les milliers d’heures passées devant un écran, sinon des synapses bien affûtées, mais quid des sensations irremplaçables d’odeurs d’herbe, de bruit du vent , de chants d’oiseaux, de fou-rires partagés.

    Bien sûr dans le monde à venir, il faudra des Einstein, mais je crois qu’il y faudra aussi des poètes…

    • Et moi je souscris à 150% à ton commentaire !
      En revanche, je ne suis pas convaincue par « l’adulte se construit sur ses souvenirs d’enfance », pour moi il se construit tout le temps, et l’enfance n’est qu’une partie (de plus en plus infime)… non ?
      Mais c’est un tout autre débat ^^
      Bizz

  6. On assume nos solitudes?
    Ou alors on réagit pour revenir dans le monde réel des relations humaines pour réaliser combien il est précieux d’apprivoiser l’autre et le pouvoir de la passion

    • Oui, ok, mais quel rapport avec la passion, là ?

      • Le Petit Prince
        apprivoiser et passion

      • Ahhhh ok !
        Merci pour la précision

Un petit commentaire ?

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *