16 Juin 2016 : aujourd’hui ça fait 10 ans qu’il n’est plus là

Ecrit le juin 16, 2016 dans Humeur | 4 commentaires

10 ans qu’Alexandre est mort. 10 ans de deuil.

C’est court ? C’est long ?

Aucune idée. C’est tellement toujours là en fait, que le temps semble ne jamais s’écouler.

Pardon à tous pour ce moment pas gai, mais aujourd’hui sera un jour difficile… et peut-être que de l’écrire et d’en parler un peu, ça ira mieux.

 

10ans de deuil

10 ans…

 

Combien de temps pour un deuil ?

Mais en voilà une question qu’elle est bonne !

Alors, combien de temps il vous faut à vous ? Un an ? 2 ans ? Une vie entière ?

Tout dépend de qui décède, certes.

Mais si on survit à un frère ? A un enfant ? A un mari ? A une femme ?

Impossible de répondre à ça, n’est-ce pas.

Et impossible aussi de comprendre pourquoi certains semblent réussir à survivre malgré le poids de l’absence, alors que d’autres semblent s’enfermer dans un univers parallèle.

 

A quel moment recommence-t-on à respirer un peu en fait…?

Je vous cite Maylis de Kerengal dans « Réparer les vivants » (un livre sublime que je vous recommande, une des lectures les plus émouvantes de ces derniers temps) :

(…) puis ils regagnent le canapé, une triade romaine qui se protège de l’extérieur, là se recroquevillent dans leur haleine et dans les odeurs de leur peau – la petite sent la brioche et le Haribo – et c’est la première fois qu’ils reprennent leur respiration depuis l’annonce de la catastrophe, la première fois qu’ils nidifient une cavité de repli au sein de leur anéantissement, et pour peu que l’on s’approche, pour peu que l’on soit doux et silencieux, on entend leurs coeurs qui pompent ensemble la vie qui reste, et tapent, tumultueux (…)

 

Bref, lisez ce livre (en vente ci-dessous sur Amazon) :

 

 

 

 

10 ans, c’est court… c’est long aussi

Donc, je n’ai aucune réponse. Moi, ça fait 10 ans que j’ai perdu mon frère.

10 ans qu’on ne prononce plus son prénom dans toute une partie de ma famille…comme s’il n’avait jamais existé.

Et pourtant, je sais qu’ils y pensent aussi. Mais qu’ils n’arrivent sans doute pas à faire autrement.

 

10 ans que j’y pense sans y penser : à ma fenêtre, souvent, je regarde une étoile et je le salue, lui.

Genre : « Salut Alexandre, t’as vu ce qui m’est arrivé aujourd’hui ? C’est ouf’, non, tu le crois toi ? »

 

Et 10 ans que la vie continue pour moi. Sans lui, mais j’ai comme l’impression qu’il n’est pas si loin parfois. C’est étrange, non ?

 

Bref, je voulais juste en profiter pour te saluer, Alexandre, et te dire qu’on pense à toi par ici.

Que c’est pas toujours simple à montrer – souvent encore trop douloureux sans doute – mais que c’est là. Ce sera toujours là.

Tu es toujours là, dans mes pensées, dans mon coeur, tu fais partie de mon arbre généalogique et de ma famille. Pour toujours.

 

Je t’embrasse fort mon frère, j’espère que ça va pour toi 💛💙💜💚❤

 

++

4 Commentaires

  1. « On ne fait pas son deuil, c’est le deuil qui nous fait ». Je trouve cette phrase très juste. Je t’embrasse très fort et pense bien à toi et à ton frère aujourd’hui

  2. Suis en larmes en lisant ton blog, je ne peux partager ta souffrance, chaque deuil est unique, seul peut permettre d’avancer et d' »encapsuler » le souvenir : l’amour de la vie et des autres.
    Mais les absents sont toujours là et j’ai la faiblesse de penser qu’ils nous protègent.
    Merci pour la citation de Maylis de Kerangal, ce livre est vraiment magnifique, mais je crois que nous en avions parlé.
    « Le vent se lève il faut tenter de vivre
    Et égayer la vie en employant le rire
    Le plus souvent possible »
    Paul Valery
    Bizouzous

  3. Ca fait du bien un peu d’émotion dans ce monde de brutes.
    Plus on parle des gens moins ils sont morts… Dommage que certaines personnes n’arrivent pas à verbaliser. Je trouve tellement joli de parler des gens qu’on a aimés. Je pense et je parle de ma grand mère tous les jours ou presque. Une expression qu’elle utilisait, la fois où elle a raconté telle histoire… Et à chaque fois le sourire me vient.
    Le souvenir se cultive. Alors cultive. Toute seule ou à plusieurs, on s’en fout
    ☀️☀️❤️

  4. Merci à tous et toutes pour vos messages, ici et ailleurs, ça m’a beaucoup touchée.
    Et en fait, d’en avoir parlé ici, je me rends compte finalement que ça m’a fait du bien 🙂
    Merci à vous ☀️☀️❤️

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